Résidence du 7 au 18 mai

PROJET D

"Sauvage"

Avant-première le 17 mai à la transverse

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   La compagnie

Pour de nombreuses raisons, les membres du Projet D ont choisi la forme de collectif et non de compagnie.

Définir Le Projet D en tant que collectif nous permet d'en faire une structure prête à soutenir chacun de ses membres, artistiquement et administrativement. Tous les projets qu'il soutient ne sont pas forcément collectif. Il y a des solos, des duos, des trios, et même des sextuors qui se forment, ceci en parallèle à un travail continu de création collective. Carbone est la première création collective. La Traque est la prochaine création et elle débute en automne 2014.

Nous sommes conscients que selon les critères d'aujourd'hui, le statut de « collectif » n'est pas sans difficultés. Les institutions auxquelles nous faisons face ont besoin d'identifier les groupes à qui elles ont à faire : associations ou compagnies, théâtre ou mîmes ou marionnette, rue ou salle, … Or nous créons et soutenons des spectacles dont les univers et esthétiques sont parfois très éloignés les uns des autres. Mais c'est uniquement dans ce fonctionnement que nous nous reconnaissons. Il nous permet la souplesse et la réactivité dont nous avons besoin pour rester en cohérence avec ce que nous sommes et voulons défendre. Les différences entre nos spectacles reflètent les différences qui sont entre nous, et il en va de même pour les points communs. Car ce n'est pas non plus par hasard que nous nous sommes réunis, les affinités politiques et artistiques qui nous rassemblent sont notre base et font intimement partie de tous les spectacles du Projet D, quelle que soit la forme qu'ils prennent.

   "Sauvage"

"En tant qu'occidentaux, nous sommes descendants et héritiers d’une histoire violente, nous sommes colonisateurs des autres et de la nature. Il nous semble important aujourd'hui de reconsidérer nos rapports à tout ce qui nous entoure, et pas seulement à travers le prisme de notre éducation d'ici et de maintenant. Ces questions et réfexions nous ont été inspirées par la lecture, entre autres, du roman « l’Appel sauvage » de Jack London qui nous a paru révélateur d’une vision occidentalo-centrée certes assez commune pour son époque, mais qui nous semble trouver de nos jours, encore beaucoup d’écho. Jack London y fait le récit du retour d’un chien à la vie sauvage dans le contexte de la ruée vers l’or du Klondike, à la fn du 19ème siècle. Mais, tout en faisant de la force animale et primitive, de l’énergie primordiale de ses héros le cœur de son récit, il y fait presque totalement abstraction de la présence de forces vitales et humaines qui animent pourtant depuis des siècles le décor même de son roman ; celles des peuples autochtones de l’Alaska qui, ébranlés par le choc que les envahisseurs blancs lui font subir, entament déjà à cette même époque, une longue descente aux enfers.
Nous, aujourd'hui, ne pouvons négliger cette funeste contradiction.
Qu'est ce que le « sauvage » ? Ce mot dont le mystère dispute à la beauté sonne à nos oreilles comme un début d'aventure, d'inconnu.
Il est le point de départ de multiples discussions et débats, et englobe une foultitude de sujets qui nous intéressent profondément, car il questionne notre place au monde, en tant qu'humain, mais aussi en tant qu'occidental, en tant qu'individu membres d'une même société. Questionner son identité nous amène à réféchir non seulement à nos racines, mais aussi et surtout à ce que nous sommes en mesure de proposer et de décider au sein de cette même société.
Ce sujet nous fait réféchir à nos pulsions,à nos intuitions, nos puissances dissimulées, et mal dissimulées. A ce qu'il reste de vivant, au sein d'une société qui périclite.
Nous nous exprimons en racontant des histoires, et montrant des images, et voulons associer ce langage à nos questionnements, nos obsessions. Ce qui cogne et palpite sous nos peaux, pour sortir."

https://projetd.jimdo.com/